Ce que vous devez savoir sur les maux de tête liés à l'altitude

Avez-vous déjà voyagé à des altitudes extrêmes ou pris l'avion et ressenti par la suite des maux de tête ou une crise de migraine ? Découvrez comment gérer l'altitude en tant que facteur déclenchant des maux de tête.

Les maux de tête liés à l'altitude sont une forme courante de crise migraineuse que de nombreuses personnes ressentent en prenant l'avion, en conduisant ou en faisant de la randonnée en haute altitude. On suppose que ces maux de tête sont déclenchés par des modifications de la pression atmosphérique ou de la concentration en oxygène.

Quelle est la fréquence des céphalées d'altitude ?

Il est difficile de réaliser une étude contrôlée, car les variables sont nombreuses : À quelle altitude la personne est-elle montée et à quelle vitesse y est-elle montée ? Que faisait la personne à une altitude plus élevée ? Y avait-il d'autres déclencheurs potentiels ? Une étude a été réalisée sur des personnes qui avaient marché jusqu'à un sommet élevé dans le Colorado. Il a été constaté que 39% des personnes ayant atteint un sommet ont signalé des maux de tête et que les personnes ayant des antécédents de migraine étaient plus susceptibles de souffrir de maux de tête liés à l'altitude. En outre, les migraineux signalent souvent que leurs crises s'aggravent lors de voyages en avion, qui représentent un autre type de changement d'altitude. Les céphalées d'altitude sont donc probablement beaucoup plus fréquentes qu'on ne le pense généralement.

Comment ressent-on les céphalées d'altitude ?

Les céphalées d'altitude se ressentent de la même manière qu'une crise de migraine typique. Parfois, elles sont décrites comme plus fortes, peut-être associées à davantage de nausées. Mais en général, les céphalées d'altitude ressemblent à une crise de migraine typique qui n'est pas liée à une différence d'altitude.

Comment traite-t-on les migraines liées à l'altitude ?

Il n'existe guère de preuves scientifiques à ce sujet. Une approche éprouvée pour le traitement des maux de tête en haute altitude - qu'il s'agisse ou non de migraines - est l'acétazolamide (Diamox®), un diurétique léger. Diamox® peut réduire les gonflements du système nerveux, qui sont probablement responsables des céphalées d'altitude. Malheureusement, Diamox® présente également des effets secondaires problématiques, tels que des troubles cognitifs et du goût, et son efficacité n'est pas garantie.

Une autre approche que certains spécialistes des maux de tête considèrent comme utile (mais qui n'a pas encore été bien étudiée) consiste à prendre de la dexaméthasone (Fortecortin® et génériques) ou un autre glucocorticoïde pendant une courte période. En règle générale, 4 mg de dexaméthasone sont pris le jour du voyage en altitude et le jour suivant. Cette nouvelle approche peut permettre aux personnes concernées de voyager à des altitudes plus élevées sans être gênées par des maux de tête ou des migraines.

Une stratégie alternative à envisager est la prise préventive d'un triptan à longue durée d'action. Pour les personnes qui signalent régulièrement des crises de migraine en altitude, les spécialistes des maux de tête peuvent prescrire un triptan à longue durée d'action comme le frovatriptan ou le naratriptan. Celui-ci est pris de la même manière que la dexaméthasone : le jour du voyage, puis le lendemain. Pour certaines personnes, la prise d'un anti-inflammatoire non stéroïdien comme l'ibuprofène ou le naproxène selon le même schéma peut également être utile.

Dans les années à venir, il sera intéressant de voir si certains médicaments antimigraineux plus récents, comme le Gepante (Rimegepant, Ubrogepant, Atogepant), qui ont également une durée d'action plus longue, s'avèrent être un traitement efficace des céphalées d'altitude.

Prendre l'avion peut-il déclencher une crise de migraine en altitude?

Prendre l'avion est une situation similaire à un voyage en altitude, il est donc très fréquent que des personnes développent une crise de migraine liée à l'altitude après avoir pris l'avion. En effet, bien que la cabine soit pressurisée et que de l'oxygène y soit introduit, ces facteurs peuvent être différents de ceux qui prévalent à basse altitude. Cette situation est en outre un peu plus compliquée, car les voyages sont souvent associés au stress et à d'autres changements qui peuvent également être des facteurs déclenchants. Les spécialistes des maux de tête peuvent recommander la prise de dexaméthasone ou la prise préventive de triptans ou d'anti-inflammatoires non stéroïdiens avant les voyages en avion.

Les personnes souffrant de ce type de maux de tête rencontrent-elles d'autres problèmes?

C'est surtout à très haute altitude, par exemple à plus de 3650 mètres d'altitude, qu'il existe un risque d'œdème cérébral d'altitude, un phénomène rare. Cette affection peut entraîner un gonflement du cerveau et des modifications vasculaires. Il s'agit d'un état qui met la vie en danger et qui peut entraîner des dommages neurologiques permanents ou la mort. Si vous vous rendez dans une station de ski typique ou dans une cabine pressurisée et oxygénée, vous n'avez probablement pas à vous inquiéter. Toutefois, réfléchissez-y à deux fois si vous voulez faire l'une des choses suivantes :

• Escalade extrême en montagne sans préparation ou condition physique adéquate
• Visite de sites en haute altitude
• Ascension rapide à des altitudes élevées

Si, dans ces conditions, vous ressentez de forts maux de tête, il est vivement conseillé de consulter un médecin afin de faire le point sur ces symptômes et sur d'autres symptômes dangereux du mal des montagnes.

Conseils aux personnes qui voyagent en altitude ?

Le plus important est de prendre conscience de la fréquence des déclencheurs tels que les changements d'altitude. Ne vous dites pas : "Bon, cette fois-ci, ça n'arrivera pas". Soyez plutôt proactif et envisagez des mesures préventives. Si vous prenez l'avion, une planification intelligente du temps et une préparation au vol peuvent contribuer à éviter les maux de tête liés à l'altitude.

Si cela se produit et que vous souffrez d'une crise de migraine en altitude, soyez attentif à tout signe précurseur ou symptôme prodromique et traitez-le le plus rapidement possible. Ne tombez pas dans le piège de penser qu'il s'agit d'autre chose. Il est très probable qu'il s'agisse d'une crise de migraine qui répond à un traitement spécifique à la migraine. Vous pouvez alors utiliser les mêmes remèdes que ceux qui vous aident à surmonter une crise de migraine typique.


Sources
- Linde M et al. Migraine Associated With Altitude : Results From a Population-Based Study in Nepal. European Journal of Neurology. Août 2017.
- Davis C et al. History of Migraine Predicts Headache at High Altitude. Médecine et biologie de haute altitude. Décembre 2016.
- Joshi SG et al. Sherpas, Coca Leaves, and Planes : High Altitude and Airplane Headache Review With a Case of Post-LASIK Myopic Shift. Current Neurology and Neuroscience Reports. Novembre 28, 2019.